NOUS MENTIRAIT-ON II

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Syrie: il y a peu d'espoir, pour le nouvel émissaire de l'ONU

vendredi 7 septembre 2012

Alors que l'émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, entame sa mission, l'espoir de trouver une solution pacifique au conflit qui secoue le pays s'amenuise. L'absence de consensus international, qui plombe le conflit, n'a toutefois pas empêché la Commission européenne de débloquer une aide humanitaire supplémentaire de 50 millions d'euros pour aider les civils syriens. Sur le terrain, les violences continuent avec la mort vendredi de cinq membres des forces de l'ordre dans un attentat à Damas.


   Nouveau médiateur international dans le conflit syrien, mais diplomate aguerri, "Lakhdar Brahimi aborde sa mission sans grand espoir de succès en dépit de sa longue expérience et de son professionnalisme", d'après l'analyste Ziad Majed.


    Le constat est le même pour Neil Partrick, spécialiste du Moyen-Orient qui estime que "la mission de M. Brahimi a peu de chances de réussir". Le médiateur a lui-même confié être "effrayé" par sa mission, qu'il aborde néanmoins sans idée préconcue.



Kofi Annan avait jeté l'éponge le 2 août en admettant l'échec de sa mission de médiateur international dans le conflit syrien. Pour lui, les grandes puissances ne soutenaient pas assez ses efforts pour mettre fin au conflit. Et, pour Ziad Majed "il n'y a rien qui indique que la conjoncture internationale a évolué de manière à rendre possible un succès de la mission Brahimi", notamment car le régime de Bachar al-Assad est toujours soutenu par la Russie.



Le conflit syrien, qui a fait plus de 26 000 victimes depuis mars 2011, divise toujours le Conseil de sécurité de l'ONU. Trois résolutions condamnant Damas ont été bloquées par la Russie et la Chine.



Un compromis difficile à trouver

Pourtant, d'après Neil Patrick, "le gouvernement syrien va parler à M. Brahimi car il a besoin de montrer qu'il est intéressé par les efforts diplomatiques. Cependant, aucune des parties en conflit en Syrie ne semble vouloir de compromis". Le spécialiste n'imagine pas possible une transition négociée en Syrie.


Ziad Majed se dit "convaincu qu'on est arrivé à la conviction (dans les cercles internationaux) que l'issue du conflit sera décidée sur le terrain et non par la négociation".



Selon Abdel Wahab Badarkhan, M. Brahimi va pâtir de "l'échec de son prédécesseur Kofi Annan à mettre fin à la violence et à engager un processus de négociation. L'arrêt de la violence n'apparaît plus comme une priorité ou une nécessité car tout le monde juge cela désormais impossible."



La mission de l'émissaire international "pourrait prendre beaucoup de temps" d'après Abdel Wahab Badarkhan. Pour lui, Lakdar Brahimi va devoir "convaincre les parties en conflit de la nécessité d'une solution politique, ce qui semble dans les conditions actuelles extrêmement difficile".



De son côté, l'émissaire des Nations unies a toujours affirmé, depuis sa nomination, que l'avenir de la Syrie serait "déterminé par son peuple et par personne d'autre". Il espère toutefois obtenir le "soutien de la communauté internationale", notamment face au nombre "ahurissant" de victimes en Syrie.



De l'avis d'Abdel Wahab Badarkhan, un changement de situation sur place, comme un effondrement de l'appareil répressif syrien ou une modification des positions de la Chine ou de la Russie sont les seuls espoirs pour Lakhdar Brahimi.



50 millions d'euros supplémentaires d'aide débloqués par Bruxelles


Alors que la crise s'enlise en Syrie, la commissaire européenne chargée de l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva, a annoncé que la Commission européenne allait débloquer une aide humanitaire supplémentaire de 50 millions d'euros pour aider les civils syriens.



Cette aide supplémentaire n'a néanmoins pas encore été validée par le Parlement européen et des 27 gouvernements de l'UE. Avec ces 50 millions, la contribution totale de la Commission européenne s'élève à 119 millions d'euros. Elle atteint même les 200 millions d'euros, soit la moitié environ de l'ensemble de l'aide humanitaire internationale en faveur des victimes de la crise, si on y ajoute si on ajoute l'aide directe des Etats.



Cette contribution, qui place l'UE en tête des efforts demandés par les Nations Unies, servira à financer des soins médicaux à l'intention des blessés et des patients ayant besoin de soins d'urgence, des soins de santé de base, des abris, des denrées alimentaires, de l'eau, des équipements sanitaires et des articles ménagers en faveur des personnes déplacées à l'intérieur du pays ou réfugiées à l'étranger.



Pour Kristalina Georgieva, "la situation humanitaire s'aggrave presque chaque jour en Syrie depuis que les hostilités ont dégénéré en guerre civile. Des dizaines de milliers de Syriens ont déjà trouvé refuge au Liban, en Jordanie, en Turquie et en Irak et une aide humanitaire massive et efficace s'impose pour répondre à leurs besoins urgents en fournitures médicales et en produits tels que des aliments pour bébés. C'est la raison pour laquelle nous intensifions notre aide face à cette situation extrême".



Elle a appelé "l'ensemble des parties au conflit à respecter la vie des civils innocents pris dans les combats".



Les combats continuent

 

Pendant ce temps, les violences continuent sur le terrain. A Damas, cinq membres des forces de l'ordre ont été tués dans un attentat. Selon la télévision syrienne, ils sont morts dans un attentat à la moto piégé qui a eu lieu après la prière du vendredi, à la sortie d'une mosquée dans le nord de la capitale.



La chaîne a indiqué qu'une "motocyclette piégée" était à l'origine d'un "attentat terroriste à Roukneddine à la sortie de fidèles de la mosquée al-Roukniya".



"Au moins cinq membres des forces gouvernementales ont été tués et six autres blessés dans l'explosion d'une bombe sur la place Chamdine dans le quartier Roukneddine, alors que des membres des forces de sécurité se trouvaient près de la mosquée al-Roukniya", a déclaré de son côté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).



Les militants anti-régime ont manifesté ce vendredi sous le slogan "Homs assiégée nous appelle". La troisième ville du pays, dans une situation humanitaire catastrophique, est sous le feu de bombardements ininterrompus.



L'OSDH rapporte aussi que des manifestations "massives" se déroulent dans plusieurs localités rebelles de la province d'Idleb (nord-ouest), comme à Khan Cheikhoune, ainsi que dans la province de Damas comme à Harasta. Dans cette ville, de vastes opérations militaires cherchent à écraser la rébellion, que le régime assimile à du "terrorisme"".



source: rtbf.be



07/09/2012

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