NOUS MENTIRAIT-ON II

NOUS MENTIRAIT-ON II

La France aura du mal à se faire entendre au G20

18 juin 2012

Les deux points sur lesquels François Hollande comptait se battre ne figureront pas dans le communiqué commun qui va être rendu public dans la nuit.

 

Le premier G20 de François Hollande, qui s’est ouvert à Los Cabos au Mexique hier, s’annonce bien compliqué. Alors que les sherpas de chaque délégation viennent de se mettre d’accord sur le libellé du communiqué final qui sera rendu public mardi dans la nuit (heure française), la France n’a pas obtenu gain de cause sur deux de ses principales revendications : la nomination d’un secrétariat permanent du G20  et l'établissement d’une taxe sur les transactions financières.

 

Technique, le premier point était important pour Paris. C'était l’assurance de nourrir l’agenda du G20 et de suivre l’avancée des gros dossiers, pour éviter que les grandes déclarations ne restent que des belles paroles. « C’est une déception, reconnaît un négociateur français, mais on a pu constater que l’agenda reste vivant et que de nouveaux sujets apparaissent notamment sur les questions de régulation financière ».

 

Sujet autrement plus politique, le communiqué final ne fera finalement pas mention du projet de taxe sur les transactions financières. C’est un désaveu pour la France et l’Europe. Lundi matin, depuis Los Cabos, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne avait pourtant de nouveau soutenu le projet. François Hollande en avait fait une priorité.

 

Même pour une adoption uniquement européenne, il avait besoin de continuer à mettre la pression sur le G20 et notamment les Etats-Unis. C’est donc raté. Et c’est un recul. Au Sommet de Cannes, début novembre, Nicolas Sarkozy avait arraché aux Américains que le fameux projet de Taxe Tobin puisse être explicitement mentionné dans le communiqué. Ca n’engageait à rien. C'était purement symbolique. Mais là, le symbole a disparu.

 

Heureusement pour le camp français, ce G20 est aussi l’occasion de se rabibocher avec l’Allemagne d’Angela Merkel. « Ca aurait pu tourner plus mal, il y a aujourd’hui une vraie convergence. L’avantage de parler aux autres c’est que cela nous oblige à nous mettre d’accord entre nous», confie un négociateur français. 

 

Samedi dernier François Hollande a passé plus d’une heure au téléphone avec la Chancelière pour lever les malentendus. « On partage la même vue. Ce n’est plus qu’une question de curseur », dit-on dans l’entourage de Hollande. Signe de ce réchauffement, le couple franco-allemand s’est réparti les rôles une fois les résultats des élections grecques connues. Merkel a appelé le parti conservateur de la Nouvelle démocratie et Hollande le parti socialiste du Pasok pour les encourager à former une coalition de gouvernement.

 

Par ailleurs, le communiqué final du G20 devrait faire mention d’avancées en matière d’Union bancaire et de mécanismes de solidarités financières au sein de la zone euro. Deux sujet sur lesquelles la France et l’Allemagne se retrouvent. « A quelques curseurs près », qui devront être réglés avant le sommet de Bruxelles du 28 et 29 juin prochain.

 

source:libération



21/06/2012

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour