NOUS MENTIRAIT-ON II

NOUS MENTIRAIT-ON II

5 techniques les plus utilisées pour manipuler les sondages d’opinion auxquels vous répondez

derrière chaque tentative de manipulation, il est possible de dégager explicitement une technique connue. Pour les sondages, il s’agit de la fameuse preuve sociale.

 

En nous inondant de statistiques auxquelles nous allons soit nous confronter  (« je ne rentre pas dans la norme ») soit nous conformer (« j’appartiens bien à la norme »), les instituts de sondage et les commanditaires de ces sondages tentent de nous faire gober un message un peu indigeste.

 

Un exemple de sondage manipulatoire

 

En 2008, l’IFOP a publié un sondage dont la question était « Travailler le dimanche est payé davantage qu’en semaine. Si votre employeur vous proposait de travailler le dimanche, accepteriez-vous ? ».  Étant donné l’intitulé de la question axé sur le gain, il est clair qu’une majorité de votants allait répondre oui.

 

Les réponses étaient du type « A : non jamais », « B : peut-être de temps en temps », « C : oui toujours ». Lorsque les résultats sont tombés, les catégories B et C avaient été considérées comme des réponses affirmatives, et la question A comme une réponse négative. Résultat du sondage : 67% des Français étaient favorables au travail le dimanche.

 

Les exemples de sondages truqués par de grandes instances (ici l’état et l’IFOP) sont nombreux et planétaires.

 

 

 

Les 5 techniques les plus utilisées pour manipuler les sondages auxquels vous répondez

 

Ces 5 techniques ne sont pas exhaustives, mais c’est à mon avis celles que l’on retrouve le plus facilement dans une grande majorité de sondages.

 

1) Un manque de neutralité dans le contexte médiatique

 

Par exemple, proposer un sondage « Êtes-vous pour ou contre le nucléaire ? » en pleine période de crise nucléaire comme nous le vivons actuellement n’a aucun sens. L’influence des médias est extrêmement forte et manipule considérablement le choix des votants. Il faut veiller à lancer un sondage dans un contexte médiatique relativement neutre pour avoir des réponses neutres. Malheureusement, ce sont rarement des réponses neutres qu’attendent les commanditaires de ces sondages.

 

2) Le manque de pertinence des questions

 

On vous suggère une question puis 3 réponses. Parmi les 3 réponses, il y a la peste et le choléra. Vous allez soit vous abstenir, soit voter la seule échappatoire possible. Cette technique permet de forcer l’avis des votants sur une proposition qu’ils n’auraient pas choisi en temps normal.

 

3) La faiblesse de l’information

 

Vous pouvez faire dire n’importe quoi à une personne peu instruite sur un sujet lambda. Les sondages jouent beaucoup avec ça : « Êtes vous favorable à la loi X ? ». Les réponses seront majoritairement influencées par des considérations affectives et sociales. Si le votant a entendu un proche critiquer cette loi le matin même, il votera probablement « non ».

 

Finalement, plus un sondage considère un domaine vaste (une loi, une question de société qui fait débat depuis 30 ans) moins ses résultats sont pertinents. Il faut donc se méfier des statistiques qui prônent ou dénigrent quelque chose : étudiez l’intitulé de la question. S’il vous semble trop vaste, oubliez les résultats de ce sondage.

 

4) Le regroupement des résultats

 

Dans l’exemple précédent (le sondage sur le travail dominical), les résultats ont été regroupés pour renforcer le « oui ». Il est fréquent que lors d’un débat, l’intervenant ne détaille pas précisément les résultats du sondage mais au contraire, regroupe des réponses comme cela l’arrange. C’est une bonne raison de se méfier des statistiques pendant un débat, aussi officiel soit-il.

 

5) La connivence du lexique et des sentiments

 

Le champs lexical des question d’un sondage n’est jamais laissé au hasard. Les instituts connaissent bien la réaction des votants à certains mots.

Si j’écris cet article aujourd’hui, c’est parce que je rencontre de plus en plus de marketeurs qui utilisent la statistique pour prouver l’efficacité d’un produit miracle. Il est clair et net que les statistiques marketing sont hyper-manipulées.

 

Mais il n’y a pas qu’elles : les statistiques de l’état et des médias le sont tout autant



12/05/2012

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