NOUS MENTIRAIT-ON II

NOUS MENTIRAIT-ON II

Sommet du G20 à l'ombre de la crise en Europe

 16 juin 2012

 

* L'Europe au centre de toute l'attention

* La croissance prendrait le pas sur l'austérité

* Un G20 en manque de suivi

 

 

LOS CABOS, Mexique, 16 juin (Reuters) - Les tensions entre dirigeants européens risquent de gâter l'ambiance du sommet du groupe des vingt pays les plus industrialisés et des puissances émergentes (G20), lundi et mardi au Mexique, dont l'attention sera presque exclusivement accaparée par la crise de la dette en Europe.

 

Dans ce contexte, d'autres thèmes comme le renforcement du poids des nouvelles puissances comme la Chine au Fonds monétaire international (FMI), risquent de passer largement au second plan.

 

Angela Merkel s'est livrée vendredi à une critique en règle de l'état de l'économie française au moment même où l'entourage de François Hollande faisait assaut d'optimisme sur les chances d'un accord franco-allemand pour relancer la croissance dans la zone euro. (voir )

 

"D'une manière ou d'une autre, on arrivera au bout... Mais c'est un désastre; il ne ressortira rien du sommet", prévient sans ambages un "sherpa" du G20.

 

Le sommet de Los Cabos, au Mexique, se tiendra juste après les élections législatives grecques, jugées cruciales pour l'avenir du pays au sein de la zone euro.

Au vu de l'enjeu, les banques centrales des principales puissances économiques mondiales se tiennent prêtes à stabiliser les marchés et à prévenir tout assèchement des liquidités si nécessaire, ont dit à Reuters des sources proches du G20 (voir )

 

"Nous sommes résolus à montrer au monde que l'euro et le projet européen sont irréversibles", a dit de son côté le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

 

L'Union européenne tient son propre sommet les 28 et 29 juin, avec à la clé un éventuel calendrier pour poser les fondations d'une union budgétaire.

 

"Nous espérons qu'ils présenterons un calendrier lors de leur sommet des 28 et 29 juin et qu'ils montreront la marche à suivre à Los Cabos pour donner au marché le sentiment d'une certaine sécurité", a dit un autre responsable du G20.

 

Suivant l'intensité des éventuelles turbulences qui pourraient accueillir l'issue du scrutin grec, une réunion d'urgence des ministres des Finances du Groupe des Sept (G7) pourrait se tenir lundi ou mardi à Los Cabos, a dit une source du G20.

 

En marge du sommet, le président américain Barack Obama doit rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine pour leur premier face-à-face depuis la réélection du second.

 

ACCENT MIS SUR LA CROISSANCE

Depuis ses premières réunions en 2008 et 2009, lorsqu'il avait mobilisé 1.000 milliards de dollars pour sauver l'économie mondiale de la crise du crédit, le G20 semble avoir perdu de son élan.

Les Etats-Unis poussent l'Europe à faire davantage pour stimuler la croissance, alors que dans les réponses qu'ils ont apportées jusque-là à la crise de la dette souveraine, les Européens ont opté pour une politique d'austérité censée permettre un rétablissement de la confiance.

 

La récession ou la croissance anémique caractérisant ces deux blocs économiques, même les nouvelles puissances économiques émergentes comme la Chine ou le Brésil commencent à sentir le vent du boulet.

 

Pour autant, Washington ne renoncera pas à réclamer instamment à Pékin de laisser le yuan s'apprécier, pour limiter quelque peu les exportations chinoises.

 

"Le G20 veillera à préserver la dynamique sur le rééquilibrage de la demande, primordial pour renforcer la croissance globale", a dit vendredi Lael Brainard, sous-secrétaire au Trésor US chargé des relations internationales.

 

"Bien sûr, pour y parvenir, il est primordial que la Chine et d'autres économies émergentes à excédents prennent des mesures, budgétaires et autres, pour soutenir la consommation intérieure et pour laisser les taux de change refléter les forces du marché."

 

Les pays membres du G20 feront le point sur les engagements pris en 2010 de réduire les déficits budgétaires de moitié d'ici 2013.

 

Dans la mesure où la croissance mondiale fait de plus en plus souci, la rigueur budgétaire défendue par l'Allemagne risque d'être supplantée par l'accent mis sur la croissance.

 

Le G20 produira un plan d'action pour la croissance et l'emploi similaire à celui convenu lors du sommet de Cannes voici six mois, lequel avait déjà été dominé par les problèmes de la zone euro.

 

Des pays tels que le Brésil, la Russie et la Chine devraient en principe mettre la dernière main à leur engagement d'accroître les ressources d'intervention d'urgence du FMI. Mais ces ressources resteront sans doute fixées aux 430 milliards de dollars précédemment convenus en dépit de l'escalade de la crise européenne qui a vu l'Europe venir le week-end dernier au secours de l'Espagne pour l'aider à recapitaliser son secteur bancaire. (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Henri-Pierre André)

 

sources:reuters



16/06/2012

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