NOUS MENTIRAIT-ON II

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SITUATION QUEBECOISE: SOUTENONS LES!

Manifestations étudiantes au Québec : Adoption de la loi 78, indigne d’une démocratie

21 mai 2012

Tout a commencé par la volonté affichée du gouvernement québécois d’augmenter les frais d’inscription dans les universités et la volonté contraire du peuple de favoriser l’accès à l’enseignement supérieur. Après plusieurs mois de mobilisations et des péripéties à n’en plus finir, c’est une autre lutte qui s’invite après l’annonce du gouvernement de vouloir mettre en place, pour en finir avec ces mouvements, une loi spéciale mettant de toute évidence à mal les libertés fondamentales que sont la libre association et la libre expression.

Depuis 1990, les universités québécoises ont tantôt connu des périodes de gel des frais d’inscription et des périodes de fortes augmentations. A nouveau, la question du montant des frais d’inscription revient sur le tapis.

 

Une augmentation des frais d’inscription de 325 dollars par an pendant cinq ans !

Il est ainsi prévu une augmentation de 75% sur cinq ans des frais d’inscription dans les universités. Concrètement, cela représente une augmentation de 1.625 dollars sur les cinq ans, soit plus de 325 dollars par an.

La mesure a entraîné la colère et la mobilisation des étudiants, mais aussi du corps enseignant et d’une grande partie de la société civile. Selon les sondages, 80% de la population québécoises serait contre la réforme. Les associations étudiantes demandent le gel des frais d’inscription et la mise en place d’un moratoire pour que puisse se tenir un vrai débat sur les questions d’accès à l’éducation.

 

80% de la population se dit défavorable à cette réforme

Ainsi, depuis plus de trois mois, la population manifeste régulièrement. Le mouvement est symbolisé par un « carré rouge ». Le 22 mars a eu lieu l’une des manifestations les plus importantes en rassemblant plusieurs centaines de milliers de personnes, et ces dernières semaines, plus d’une vingtaine de manifestations nocturnes dans les rues du Québec sont organisées, rassemblant, à chaque fois, des milliers de personnes. Mais au delà du nombre, c’est surtout sur la durée que ce mouvement marque l’histoire : c’est la plus longue manifestation d’étudiants que n’ait jamais connu le Québec, mouvement qualifié d’ailleurs de « printemps érable ».

 

Après une série de négociations en vain dont une qui a duré plus de 22h consécutives, la ministre de l’Éducation nationale a démissionné de son poste, estimant qu’elle ne faisait plus partie de la solution. Dialogue rompu.

 

Le gouvernement choisi une loi matraque au lieu de la médiation

Cette semaine, alors que les manifestations se poursuivent et que le Barreau du Québec demande au gouvernement la mise en place d’une véritable médiation avec des experts indépendants, le gouvernement libéral a choisi de faire la sourde oreille et envisage d’adopter une loi spéciale, dite loi 78, intitulée « Loi permettant aux étudiants de recevoir l’enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire qu’ils fréquentent ».

 

Ce projet de loi cible clairement les associations étudiantes et les organisations syndicales. Il prévoit entre autres :

 Une série d’amendes partant de 1.000 dollars pour les contrevenants, 7.000 dollars pour les organisateurs, porte-parole, dirigeants, 25.000 dollars pour les associations et le tout doublé en cas de récidive !

 

 Le droit de manifester serait interdit dans les établissements et dans un périmètre de 50 mètres, et les organisateurs de manifestations seraient tenus huit heures avant de communiquer parcours, heure, durée, lieux et moyens de transports à un service de police qui serait en droit d’apporter des modifications à l’itinéraire !

 La suspension jusqu’à la mi-août des sessions interrompues et une fin programmée dans les six semaines qui suivent, soit avant le 30 septembre.

 

« Une loi qui porte atteinte aux droits constitutionnels et fondamentaux des citoyens »

Les réactions ne sont pas faites attendre. Les associations étudiantes ont ainsi vécu cette annonce comme « une déclaration de guerre au mouvement étudiant », l’opposition politique quant à elle estime ce projet « ignoble », dénonce « des pouvoirs abusifs » donnés à la ministre de l’Education nationale, avant de poursuivre : « les libertés d’associations et d’expressions sont littéralement bafouées ».

 

La loi 78 adoptée et entrée en vigueur hier soir

Le projet de loi, débattu depuis jeudi à l’Assemblée nationale, a finalement bel et bien été adopté hier soir, avec 68 voix pour et 48 contre. Si quelques modifications ont été apportées, la loi spéciale demeure toujours très drastique pour les étudiants. Entrée en vigueur dès hier soir, la 25ème manifestation nocturne a été déclarée illégale une heure après son commencement.

 

Une loi digne d’un Etat totalitaire

Face au malaise exprimé par la jeunesse étudiante québécoise et le désaccord d’une grande majorité de la population, le gouvernement Charest a choisi d’adopter une ligne très dure. La loi 78 que certains qualifient « digne d’un Etat totalitaire », faisant fi des droits fondamentaux des citoyens, a pu être adoptée par une haute instance dite démocratique.

 

« Carré de la honte » pour le gouvernement

Avec la colère qui anime depuis plusieurs mois les jeunes et moins jeunes du Québec, c’est aussi désormais de la tristesse qui anime depuis hier soir les opposants, estimant qu’il s’agit d’un « jour noir pour la démocratie », « d’un soir triste pour la jeunesse, l’éducation et la démocratie » avant de conclure que le gouvernement portera maintenant « le carré de la honte ».

 

Grand tintamarre contre la loi 78

Contre la loi spéciale du gouvernement Charest, qui encadre le droit de manifester des étudiants, les indignés du "printemps érable" sortent les casseroles. Ambiance.

"Ting ! Ting ! Ting !" L'invitation à se joindre au mouvement "Nos casseroles contre la loi spéciale !" s'est répandue au cours des derniers jours comme une traînée de poudre dans les réseaux sociaux, si bien que des dizaines de milliers d'indignés ont sorti au soir du mercredi 23 mai leurs ustensiles, puis ont tapé... fort. Des personnes de tous âges - des tout-petits en pyjama enfreignant leur couvre-feu sous l'œil complice de leurs parents aux mamies en bigoudis - s'en donnaient à cœur joie sur leur balcon ou dans la rue.   

 

"On n'accepte pas, ce n'est pas compliqué !", a fait valoir Linda Jolicœur au cœur d'un attroupement de plus de 250 protestataires rassemblés à l'angle des rues Laurier et Fabre, à Montréal. La loi 78, dont le but est de "permettre aux étudiants de recevoir l'enseignement dispensé par les établissements de niveau postsecondaire qu'ils fréquentent", adoptée la semaine dernière par l'Assemblée nationale du Québec – à 68 voix pour et 48 voix contre, comme se plaît à le rappeler le premier ministre Jean Charest - restreint sévèrement les libertés de manifestations à leurs yeux. Mme Jolicœur juge la législation "trop sévère", "inutile"et "contribuant à amplifier la rage des gens". "Je suis sans mot devant l'attitude du gouvernement", a-t-elle ajouté tout en donnant des coups de cuiller de bois sur son ustensile de cuisson.

 

A 20 heures tapantes, des milliers de personnes, comme Linda Jolicœur, sont sorties à l'extérieur tenant fermement une casserole et une cuillère n'attendant qu'un voisin fasse résonner les premières notes pour à leur tour entrechoquer leurs ustensiles. D'autres "casseroles" se sont agglutinées par dizaines à des intersections animées afin de faire entendre leur grogne à l'égard du gouvernement libéral, avant de mettre le cap vers la 30e manifestation nocturne contre la hausse des droits de scolarité dans le centre-ville.

 

Du haut de ses six ans, Théo Pelletier et sa sœur cadette, Eve, ont aussi fait entendre leur mécontentement donnant consciencieusement des coups de cuiller sur leur bol. En milieu de soirée, ils se faisaient tranquillement à l'idée de se mettre au lit regardant avec envie des centaines de personnes défiler à proximité, dans la rue Masson. "Demain !", a promis papa.

 

"Tapez sur vos casseroles avec toute la rage que cette loi spéciale fait naître en vous !", a lancé sur Facebook l'instigateur du mouvement de contestation, François-Olivier Chené. "J'ai lancé l'invitation sur Facebook dans la nuit du 17 mai au 18 mai au moment où il y avait les débats sur la loi spéciale. J'ai lancé la bouteille à la mer ne sachant pas qui allait répondre à l'appel", a-t-il expliqué.

 

Quelque 1000 personnes étaient associées publiquement sur le réseau social au groupe lorsque les premiers coups de casserole ont été donnés le 18 mai à 20 heures. Hier, ils étaient dix fois, vingt fois plus à participer à la démonstration de force aux quatre coins de la métropole.

 

M. Chené s'est dit "agréablement surpris"de l'engouement populaire suscité par son idée, mais du même souffle ne revendique pas le titre d'"organisateur"de ce tintamarre. "Ce n'est plus du tout de mon contrôle. J'ai lancé l'idée et tous ceux qui étaient intéressés l'ont reprise", a-t-il précisé. Le professeur de science politique a souligné le caractère "accessible"de cette action politique. "Ça permet à tous ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas participer aux manifs nocturnes... Parfois, ce n'est pas rassurant de voir ce qui s'y passe."

 

François-Olivier Chené s'est notamment inspiré des dissidents à la dictature chilienne, qui considérait tout regroupement de plus de quatre personnes comme des "attroupements illégaux". "Evidemment, nous ne vivons pas dans une dictature. Par contre, cette loi-là est un pas dans la mauvaise direction."

 

S'ils étaient appelés à faire un maximum de bruit pendant un quart d'heure, plusieurs personnes ont tapé de la cuillère pendant plus de quatre heures à proximité de leur domicile, non sans susciter quelques soupirs d'exaspération de certains de leurs voisins. "Taper sur des casseroles pendant trois heures a un effet positif : c'est bien tripant. En revanche, les effets négatifs : [...] on dérange le voisinage, qui se met à nous détester en silence. [...] On attire la police. On attire la télévision TVA, qui mettra bien vite un micro sous le nez d'un enfant qui pleure et de sa mère paniquée", a souligné Luc Tremblay, sur la page Facebook du groupe avant le coup d'envoi du tintamarre d'hier.

 

Après la loi 78, la réforme C-38 qui va obliger un chômeur à prendre le premier emploi venu sans quoi il sera privé de ses prestations d’assurance emploi!

 

Un petit pas pour l’homme, un pas de géant vers….. L’esclavage!!! Pas le choix, au chômage, cela sera soit l’emploi imposé, soit aucune prestation sociale, point! Pour l’instant, cela se passe au Québec, à quand pour le reste de la planète?

Cette réforme du programme d’assurance-emploi (prestation de chômage) affirme que si un individu n’a pas de travail et qu’il reçoit des prestations d’assurance-emploi, il ne pourra refuser aucune proposition d’emploi sous peine de se voir retirer ses prestations de chômage.  Vous perdez votre emploi et il y a quelqu’un qui vous offre un emploi comme plongeur au salaire minimum, si vous refusez vous n’avez plus le droit au chômage!

Des camps de travail pour bientôt pour les prestataires du chômage et de l’assurance sociale?  On s’en va en cette direction avec ce projet de loi!

En France, avril, une réforme similaire entrée en vigueur pour les bénéficiaires du RSA

 

 

Réforme de l'assurance-emploi: il n'y a pas de mauvais emplois, dit Jim Flaherty

 

OTTAWA - Il n'y a pas de mauvais emplois, a affirmé lundi le ministre des Finances Jim Flaherty alors que plusieurs craignent que le gouvernement ne modifie l'assurance-emploi pour forcer les chômeurs à accepter n'importe quel boulot.

Le gouvernement semble ainsi envoyer un signal qu'il s'apprête à serrer la vis aux chômeurs en rendant l'accès à l'assurance-emploi plus difficile.

Vendredi, le Nouveau Parti démocratique (NPD), le Bloc québécois et des centrales syndicales ont fait une sortie pour dénoncer le fait que le gouvernement fédéral s'apprêterait selon eux à contraindre les prestataires d'assurance-emploi à accepter des emplois moins bien rémunérés et hors de leur domaine de compétence.

 

Ces modifications à l'assurance-emploi seraient noyées dans l'immense projet de loi C-38 qui vise à mettre en oeuvre le dernier budget.

L'opposition à Ottawa se plaint que la pièce législative vise bien plus que le budget et n'est en fait qu'un fourre-tout pour toutes sortes de changements impopulaires qui éviteront ainsi d'être trop remarqués.

Entre autres choses, le gouvernement s'apprêterait à modifier les définitions d'emploi convenable et non convenable pour les fins de l'assurance-emploi, ce qui aurait des conséquences importantes pour ceux qui reçoivent des prestations.

Questionné lundi à savoir si l'on verra des ingénieurs cueillir des fruits dans les champs parce qu'ils n'auront plus droit à leurs prestations, le ministre Flaherty a répliqué qu'«il n'y pas de mauvais emplois».

«Le seul mauvais travail est de ne pas avoir de travail, a-t-il dit. On doit faire ce qu'il faut pour gagner sa vie.»

 

Lors d'un point de presse convoqué pour enjoindre l'opposition à adopter rapidement C-38, il a fait valoir qu'il avait déjà travaillé comme chauffeur de taxi et arbitre au hockey.

Mais l'opposition se plaint justement du bâillon imposé sur C-38 qui l'empêche d'étudier le projet en profondeur. Elle s'oppose aussi à l'idée de devoir voter sans connaître cette nouvelle définition «d'emploi convenable».

Tentant de calmer le jeu, M. Flaherty a confirmé qu'il y aura une définition plus large de la notion «d'emploi acceptable». Mais pour les détails, il renvoie la balle à la ministre responsable des Ressources humaines, Diane Finley, et préfère la laisser faire part des changements envisagés et des définitions retenues.

Il a toutefois averti que le pays va faire face — et doit déjà composer — avec une pénurie d'emplois dans plusieurs domaines. Il souhaite voir plus de personnes avec des handicaps, des personnes âgées et des autochtones sur le marché du travail.

Pour ce faire, il faut «se débarrasser des mesures tendant à décourager l'emploi», croit-il.

La porte-parole néo-démocrate en matière de Finances, Peggy Nash, croit que les Canadiens devraient être préoccupés par la position que semble adopter le gouvernement dans ce dossier.

«Si vous êtes un concepteur de logiciels, est-ce que vous devrez travailler chez Tim Horton? Si vous êtes un professeur ou une infirmière sans emploi, devrez-vous travailler dans le domaine agricole et cueillir des fruits?» a-t-elle demandé.

 

«Ce serait un gaspillage monstre de compétences (...), de talent et de formation», a-t-elle ajouté.

 

Elle a rappelé que l'assurance-emploi est une «assurance» payée par les travailleurs et leurs employeurs et n'est pas un programme financé par le fédéral.

 

Le député libéral Marc Garneau estime que les propos du ministre sont une menace pour les Canadiens qui ne veulent pas accepter un emploi dans un autre domaine ou une autre ville.

 

Quant au député bloquiste André Bellavance, il a souligné que le «débat reste à faire sur cette question», puisque les changements n'ont pas été expliqués par le gouvernement.

 

 

http://www.greenparty.ca/fr/c-38/petition

 

 

Sources :témoignage.re, courrier international, huffingtonpost, moutons enragés



26/05/2012

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