NOUS MENTIRAIT-ON II

NOUS MENTIRAIT-ON II

Quand les Etats-Unis reconnaissent à demi-mot que le bouclier antimissile de l’OTAN vise la Russie

 

 

Le 30 avril 2012, L. David Montague et Walter B. Slocombe, membres de la commission du National Research Council (NRC, ndt : Conseil National de la Recherche) sur l'évaluation des concepts et systèmes pour la défense antimissile états-unienne en phase de propulsion en comparaison d'autres alternatives, ont adressé une lettre à la Missile Defense Agency (MDA, ndt : Agence de Défense Antimissile), décrivant l'opinion de la commission à propos du système de défense antimissile devant être adopté en vue de la défense du territoire des États-Unis pour contrer la menace d'« états voyous ». Il est primordial de noter que le NRC est un organisme états-unien censé orienter la politique scientifique des Etats-Unis dans son intérêt propre.

 

Pour le lecteur pressé, un récapitulatif des recommandations est établi en conclusion.

 

Cette lettre peut-être trouvée dans sa version originale à l'adresse suivante :

 

http://hosted.ap.org/specials/interactives/documents/nas_response.pdf

 

La traduction est nécessairement imparfaite au vu de la technicité du sujet traité et n'est donnée qu'à titre indicatif.

 

Pour comprendre cette lettre en détail, il est recommandé de se familiariser avec les concepts de bases de défense antimissile balistique, présentés entre autres dans ce rapport du Sénat français :

 

http://www.senat.fr/rap/r10-733/r10-7331.pdf

 

Les abréviations utilisées sont toujours celles des dénominations anglophones.

 

 

 

Extrait de la lettre en question :

 

« Il est important de préciser que nos réponses sont non-confidentielles comme vous l'avez demandé (quelques détails spécifiques ont été omis pour éviter de rendre cette lettre confidentielle).

 

En outre, nos réponses sont fondées sur la présentation que nous avons donnée à votre sous-comité le 18 avril, ainsi que sur le travail du comité du NRC que nous avons co-présidé et que nous avons aidé à préparer le rapport intitulé Rendre cohérent la défense antimissile balistique : une évaluation des concepts et systèmes pour la défense antimissile balistique des États-Unis en phase de propulsion en comparaison d'autres alternatives qui doit subir un examen de classification de sécurité définitif par la MDA.

 

Il est également important de préciser que ce comité a examiné la défense antimissile balistique (BMD) pour les missions limitées suivantes pour la défense contre des attaques qui pourraient possiblement être initiées par des “états voyous” au cours de la prochaine décennie : (1) la protection du territoire états-unien contre des attaques de missiles balistiques nucléaires, utilisant d'autres armes de destruction massive (WMD) ou des missiles balistiques conventionnels ; (2) la protection des forces et des bases états-uniennes situées au théâtre d'opérations contre des attaques de missiles balistiques armés avec des munitions WMD ou conventionnelles ; et (3) la protection des alliés et partenaires des États-Unis ainsi que des nations hôtes contre des frappes balistiques utilisant des armes WMD ou conventionnelles. Le comité n'a pas traité explicitement la défense contre les forces stratégiques russes ou chinoises comme une mission BMD.

 

 

 

(1) Citez les observations-clés et les recommandations de la commission d'étude concernant les phases I-III de l'approche adaptative progressive.

 

Les phases I-III – c'est-à-dire Aegis, Terminal High-Altitude Area Defense (THAAD), et Patriot (PAC-3) avec launch-on-remote et engage-on-remote – fournissent une défense combinée efficace pour les alliés des Etats-Unis et les forces états-uniennes déployées, limitée seulement par les stocks, contre des attaques de missiles balistiques de courte ou moyenne portée – en Europe, au Moyen-Orient et dans le Pacifique ouest. Cela nécessitera 3 à 4 sites en Europe, dont des sites maritimes.

 

Cette conclusion repose sur l'hypothèse selon laquelle la phase III fournira un intercepteur avec une vitesse supérieure à 4 km/s, c'est-à-dire suffisamment élevée pour réussir une couverture shoot-look-shoot avec 3 ou 4 sites contre le spectre total des trajectoires d'attaque d'importance du point de vue du théâtre de défense. Nous pensons que cette vitesse peut être obtenue dans les contraintes de poids et de volume du lanceur Aegis actuel dont le diamètre est de 21 pouces (ndt : environ 53 cm). De notre point de vue, un intercepteur avec une vitesse de libération supérieure à 4 km/s est non seulement souhaitable pour la défense européenne mais également adéquate pour toutes les autres missions Aegis, et nous suggérons que l'élaboration compétitive des missiles SM-3-Block IIB se concentre sur cet objectif. Cette combinaison de systèmes de défense peut également fournir une défense combinée efficace, limitée seulement par les stocks, comme la composante BMD d'un effort global pour la protection contre la menace de blocage d'accès a la flotte dans les opérations du Pacifique ouest et pour la défense de bases avancées à Guam et Okinawa. Elle pourra également fournir une protection à Hawaï sans recourir à une couverture de défense à mi-parcours terrestre (GMD, ndt : pour Ground-based Midcourse Defense), si un radar AN/TPY2 empilé – décrit ci-dessous – est déployé avec THAAD et Aegis à terre a Kauai, Hawaï.

 

 

 

(2) Citez les observations-clés et les recommandations de la commission d'étude concernant les phases IV de l'approche adaptative progressive.

 

En résumé, la phase IV actuellement définie n'est pas nécessaire pour la défense de théâtre et est au mieux moins qu'optimale pour la défense du territoire.

 

Si les phases I-III sont totalement mises en œuvre, la capacité de l'intercepteur additionnel de la phase IV n'est pas nécessaire pour la défense européenne ou celle d'un autre théâtre.

 

En tenant compte de la contribution potentielle de la phase IV à la défense du territoire, un intercepteur beaucoup plus rapide que nécessaire pour la défense de théâtre serait nécessaire pour éviter que la défense du territoire avancée soit débordée. De plus, une interception « précoce », même si elle est possible depuis un système intercepteur en base avancée, ne peut pas écarter le besoin d'une discrimination à mi-course, car les contremesures et le largage de charge utile peuvent être entrepris très rapidement (comme le prouve l'expérience historique).

 

Par conséquent, le troisième site européen pour le déploiement avancé d'intercepteurs plus rapides destiné à la défense du territoire et la phase IV – comprise comme signifiant le déploiement d'un intercepteur bien plus rapide au sein du système Aegis – sont de mauvais substituts pour corriger les limitations du système GMD comparés aux mesures décrites en réponse (6) ci-après.

 

Il doit être noté qu'une défense de théâtre efficace est importante pour la mission de défense du territoire, parce qu'elle protège les détecteurs avancés déployés, essentiels à la défense du territoire, et constitue une barrière contre les attaques à trajectoires basses qui, sinon, pèseraient sur une défense du territoire basée aux États-Unis.

 

(3) Citez les observations-clés et les recommandations de la commission d'étude concernant le Système Spatial de Suivi de Précision (PTSS, ndt : pour Precision Tracking Space Systems). Décrivez la confiance de la commission d'étude dans son estimation du coût attendu du système PTSS, et pourquoi elle diffère de l'estimation de la MDA. Détaillez les préoccupations à propos du programme PTSS comme développé par la MDA pour la mission de défense du territoire. Répondez aux préoccupations soulevées par le Directeur de la MDA concernant la complétude de l'analyse de la commission d'étude du programme PTSS.

 

La commission ne trouve aucune justification valide pour continuer le système PTSS et recommande d'abandonner tout effort à son sujet. Si le système PTSS peut fournir une détection étendue d'objets menaçants, il est trop éloigné de la menace pour fournir des informations discriminatoires pertinentes, n'empêche pas le besoin d'un système de repérage OPIR, et est extrêmement coûteux.

 

Nous reconnaissons l'utilité d'un suivi de précision mais nos estimations montrent que le système PTSS coûterait 2 à 3 fois plus cher que ce que la MDA suggère, et qu'un suivi équivalent avec une bien meilleure discrimination peut être obtenue à un quart ou un tiers des dépenses du système PTSS, par l'approche « détecteurs » décrites en réponse (4) ci-après, qui fournirait un suivi étendu des menaces ainsi qu'un support de communications et de discrimination-clé pour d'éventuels engagements. Nous pensons que cette conclusion est valable pour l'ensemble des régions de missions pour lesquelles la MDA a contesté notre analyse.

 

Nous pensons que ces conclusions sont indépendantes de tout prétendu potentiel pour des méthodologies discriminatoires non-conventionnelles.

 

Nos estimations de coûts sont fondées sur une analyse d'experts utilisant l'expérience de nombreux autres systèmes de défense, et nous avons confiance en elles. D'importantes raisons pour la différence de coût entre notre configuration « détecteurs » recommandée et le système PTSS incluent le besoin de remplacer les satellites utilisant le système PTSS au cours de la durée de vie du système et les économies dues à l'apprentissage résultant d'un déploiement plus important des réseaux de radars AN/TPY2 déjà opérationnels plutôt que l'embarquement sur un nouveau support. Néanmoins, nous accueillerons favorablement une étude indépendante des coûts du système PTSS, menée par une organisation entièrement indépendante de la MDA.

 

(4) Décrivez les recommandations pour un système de détection plus efficace et moins coûteux comme substitut au programme PTSS.

 

Une solution de détection plus efficace et moins coûteuse dans tous les cas de figure (incluant ceux mentionnés par la MDA dans sa réponse à notre analyse) est l'acquisition et le déploiement d'une suite radar en bande X en bases avancées. Cette suite inclue un radar en bande X terrestre (GBX, ndt : pour Ground-Based) – un radar AN/TPY2 empilé avec deux des actuels réseaux radars AN/TPY2 installés l'un au-dessus de l'autre, sur une plate-forme tournante similaire à celle du radar en bande X maritime (SBX, ndt : pour Sea-Based), avec l'électronique, l'énergie et le système de refroidissement associés. Ces radars GBX seraient déployés à chacun des cinq (5) sites en base avancée abritant des radar UEWR et, possiblement, à Hawaï. Ils doubleraient l'énergie et l'ouverture des réseaux uniques AN/TPY2, profitant des économies d'échelle et de l'expérience d'acquisition, et la consolidation de la sécurité et du support déjà en place aux sites recommandés. Comme pour le système PTSS, cette suite radar serait assiste par des systèmes OPIR existants et programmes, par exemple, le Programme de Support de la Défense (DSP, ndt : pour Defense Support Programme), ou les Systèmes Infrarouges Spatiaux (SBIRS, ndt : pour Spaced-Based Infrared Systems).

 

De plus, le radar SBX existant serait situé en permanence à Adak, Alaska, pour soutenir à la fois les tests et opérations.

 

Ces radars seraient intégrés sur les détecteurs optiques pour la discrimination des missiles non-armés du nouvel intercepteur pour la défense du territoire que nous conseillons comme remplacement à l'actuel intercepteur au sol (GBI, ndt : pour Ground-Based Interceptor) devenu inadapté (voir réponse (6) ci-après). Cette combinaison fournirait un suivi de menaces étendu ainsi qu'un support de communications et de discrimination-clé pour d'éventuels engagements.

 

(5) Décrivez l'opinion de la commission d'études sur le rôle et l'utilité du radar en bande X maritime (SBX).

 

La commission recommande que, en tant que partie du système de défense du territoire décrit en réponse (6), le radar SBX existant soit situé en permanence à Adak, Alaska. Ce radar fournit un important support d'interception des menaces venant du Pacifique depuis le site de Fort Greely, Alaska.

 

(6) Décrivez le chemin recommandé vers une défense antimissile du territoire plus efficace et moins coûteuse.

 

Puisque l'interception en phase de propulsion n'est pas faisable, à de rares exceptions près, une défense à mi-parcours correctement configurée est le moyen le plus efficace de protéger l'Amérique du Nord à un coût raisonnable contre des attaques limitées de missiles balistiques. Il n'y a pas de défense antimissile balistique qui ne requière pas de traiter la discrimination à mi-parcours. En particulier, l'interception « précoce » d'après-propulsion, même si possible, ne peut assurer la destruction de la menace avant le largage de charge utile et l'émergence de leurres. Ainsi, toute défense de région efficace doit faire face au défi de l'interception à mi-parcours.

 

La clé de la discrimination des véritables objets dangereux qui doit être engagée, face aux probables contremesures de la prochaine décennie, est d'exploiter le long temps d'observation disponible pour la vision radar simultanée des radars et pour la vision optique de l'intercepteur alors qu'il se rapproche de la menace. Ainsi, la conclusion de la commission est que la plus grande probabilité d'outrepasser avec succès les contremesures est fondée sur un usage efficace des radars en bande X de surface existants et du détecteur optique du missile intercepteur non-armé qui, en approchant la cible, collecte des données extrêmement utiles pour la discrimination, et sur l'autorisation de l'exploitation intégré de ces sources de données en fournissant le support nécessaire de communications.

 

Un tel système peut tirer avantage d'un regard et de temps de décision plus longs que permettent la défense à mi-parcours, pour employer une doctrine de tir qui utilise un espace de combat plus important, et un support de détection intégré, pour une capacité shoot-look-shoot. Une telle capacité, contrairement au tir en salve, ferait économiser des stocks d'intercepteurs limités et coûteux ; l'information des tirs initiaux serait utilisée pour améliorer la probabilité de succès des tirs suivants.

 

Le système GMD actuel a de sérieuses limitations et ne fournit au mieux qu'une défense initiale limitée contre une menace relativement primitive. Toutefois, cela peut être résolu. Les éléments que la commission recommande pour ce faire sont :

 

un intercepteur plus petit, plus rapide (6 km/s), en deux phases avec un temps d'accélération total plus court (70 s), dérivé des travaux sur le programme d'intercepteur à énergie cinétique (KEI, ndt : pour Kinetic Energy Interceptor), avec un nouveau véhicule de destruction plus performant,

 

le déploiement de cet intercepteur initialement en un troisième site dans la partie nord-est des États-Unis pour fournir l'espace de combat nécessaire pour le shoot-look-shoot du pays entier, suivi de la modernisation des intercepteurs de Fort Greely (ce qui représente un total de 100 intercepteurs),

 

une série de détecteurs comprenant les deux radars AN/TPY2 actuellement en Turquie et au Japon, le radar SBX existant situé à Adak, Alaska de façon permanente, et 5 nouveaux radars en bande X terrestres (2 réseaux AN/TPY2 empilés l'un sur l'autre) en chacun des sites UEWR existant (Fylingdales, United Kingdom ; Cap Cod, Massachusetts ; Thule, Groenland ; Grand Forks, Dakota du Nord ; Clear, Alaska),

 

une acquisition limitée des GBI existants en la quantité nécessaire pour soutenir les 30 prévus pour Fort Greely et la base aérienne de Vanderberg, Californie, et conduire les tests aériens. Étant donné que les GBI de Fort Greely seront remplacés, ils pourront être utilises comme cibles tests,

 

l'abandon de la phase IV de l'approche adaptative progressive (tout en s'assurant que la phase III remplisse les objectifs de vitesse préconisés en faisant des efforts en ce sens), le système PTSS et la défense en phase d'accélération autre que celle limitée aux cas décrits en réponse (10).

 

(7) Décrivez les recommandations concernant un potentiel site sur la côte est incluant un intercepteur.

 

Comme expliqué en réponse (6), le système de défense du territoire que nous préconisons inclurait une base interceptrice dans la partie nord-est des États-Unis. Ce site recevrait les premières installations de la nouvelle défense du territoire décrites en réponse (6).

 

(8) Citez les observations-clés et les conclusions de la commission d'étude concernant l'acquisition d'intercepteurs terrestres de conception et de spécification actuelles supplémentaires.

 

Comme expliqué en réponse (6), la commission recommande que l'acquisition de GBI actuels soit limitée à celle nécessaire pour le soutien des 30 GBI actuellement prévus pour Fort Greely et Vanderberg, et pour conduire les tests aériens.

 

(9) Citez les observations-clés et les conclusions de la commission d'étude a propos de l'énergie dirigée pour la défense antimissile et autres applications.

 

Pour les raisons évoquées en réponse (10), la défense en phase d'accélération utilisant l'énergie dirigée est limitée par l'atténuation du rayon passant à travers l'atmosphère. Si des recherches de plus long terme doivent être poursuivies, cette limitation risque de persister dans un avenir proche.

 

(10) Citez les observations-clés et les conclusions de la commission d'étude sur la défense en phase de propulsion, si le développement de tests supplémentaires serait susceptible de modifier ces conclusions, et quelles sont les exceptions aux conclusions sur la défense en phase de propulsion.

 

La défense en phase de propulsion, bien que possible en principe grâce a l'énergie cinétique ou dirigée, n'est pas réalisable sur les plans techniques, militaires et financiers, car notre défense ne peut être basée suffisamment près de la menace durant sa phase propulsion pour espérer l'abattre, même avec les hypothèses les plus optimistes concernant la performance technique. Les mécanismes de destruction à énergie cinétique sont limités en portée par le court temps de propulsion des missiles menaces. De plus, bien que les mécanismes de destruction à énergie dirigée opèrent a la vitesse de la lumière, ils sont également très limites en portée par l'atténuation du rayon. Ces limites de portée (couplées à l'aspect peu pratique du déploiement d'avions dans l'espace aérien de la majorité des pays tiers ou dans des zones présentant une défense aérienne hostile) signifient que, dans un très large éventail de scénarios, un intercepteur en phase de propulsion ne peut pas être situé suffisamment près pour une interception effective en phase de propulsion.

 

Laissant de côté les problèmes dominants de limite de portée, il existe des contremesures qu'il est facile de mettre en place contre l'interception en phase de propulsion, notamment le tir en salve ou des temps de chauffage très courts. Ces obstacles ne sont pas susceptibles d'être surmontés par des tests supplémentaires ou un développement plus poussé dans un avenir proche. Il en va de même pour les contraintes géographiques empêchant le déploiement des intercepteurs en phase de propulsion. En particulier, si les recherches de long terme doivent continuer, la probabilité de découvertes majeures en technologie laser permettant d'atténuer les limitations de l'énergie dirigée est peu élevée.

 

Il existe quelques cas particuliers pour lesquels la défense en phase de propulsion pourrait être faisable – tous ont la particularité que les scénarios menaces sont tels que les intercepteurs peuvent être en position de façon sécurisée. Ceux-ci incluent :

 

l'engagement d'un missile balistique intercontinental nord-coréen tiré contre Hawaï, qui pourrait être détruit par les navires SM-3 Block IIA équipés d'Aegis en mer de Chine orientale, sous réserve que des autorités de largage d'armes aient été déléguées

 

l'engagement de missiles balistiques de théâtre lancés depuis des navires hostiles au large des côtes états-uniennes ou alliées, sous réserve que les navires hostiles aient été repérés et qu'un navire ou un avion tactique équipé d'Aegis soit stationné à quelques dizaines de kilomètres

 

dans des situations conflictuelles au sein desquelles les États-Unis disposent d'une suprématie aérienne, de sorte que des avions tactiques puissent opérer de façon sécurisée proche des ou au-dessus des bases ennemies.

 

 

 

En général, pour ce genre de scénarios où la proximité de la cible n'est pas un problème, aucun nouvel intercepteur ne serait nécessaire puisque les intercepteurs existant basés sur des avions tactiques ou des navires pourraient être utilisés.

 

(11) Citez les observations-clés et les recommandations de la commission d'étude concernant la faisabilité et le coût d'intercepteurs spatiaux de taille de constellation spécifiques, incluant un comparatif des coûts avec les autres programmes de défense antimissile, sur des périodes de temps comparables.

 

Les intercepteurs spatiaux résolvent théoriquement les problèmes de stationnement et de portée, mais sont extrêmement coûteux à cause de la nécessité de disposer de centaines, voire de milliers de satellites intercepteurs en orbite à chaque instant pour espérer disposer d'un seul de ces satellites en un lieu précis, de sorte que celui-ci puisse intercepter une attaque – attaque dont le timing est choisi par l'ennemi. A cause des coûts de lancement, d'entretien, d'opération et de reconstitution d'une telle constellation, même un système limité destiné aux menaces à propulsion liquide et aux temps de combustion élevés, coûterait environ 200 milliards de dollars à l'acquisition et 300 milliards de dollars pour un cycle de vie de 20 ans – au moins 10 fois le coût de n'importe quelle autre approche défensive.

 

(12) Citez les observations-clés de la commission d'étude a propos de l'approche préalable de l'administration d'un troisième site européen.

 

La commission n'a pas analysé le plan préalable de l'administration de déploiement d'un site intercepteur supplémentaire en Pologne en tant que tel. Néanmoins, puisque l'intercepteur proposé pour ce site aurait été un dérivé du GBI existant, il aurait sans doute été sujet aux mêmes limitations qui ont incité la commission à recommander le remplacement des GBI existants par un intercepteur différent. De plus, la commission pense, pour les raisons citées en réponse (2), qu'il est préférable pour la sécurité du territoire de placer un intercepteur supplémentaire dans la partie nord-est des États-Unis, et que l'implémentation réussie de la phase III de l'approche adaptative progressive fournirait une défense suffisante pour l'Europe. »

 

 

 

Conclusion :

 

La lettre de la commission démontre qu'il n'est nullement besoin de suivre le programme envisagé par l'OTAN pour contrer les menaces des « états voyous ».

 

En particulier, la commission trouve inutiles et coûteux :

 

un troisième site intercepteur européen

 

la phase IV de l'approche adaptative progressive

 

le système PTSS de suivi de précision spatiale

 

la défense en phase de propulsion

 

les intercepteurs spatiaux

 

 

 

La commission recommande plutôt, pour une défense sure, efficace et peu coûteuse du territoire des États-Unis, de leurs alliés et des théâtres de mission :

 

le développement (réalisable) d'un nouvel intercepteur

 

le déploiement de tels intercepteurs dans le nord-est des États-Unis et en Alaska

 

la mise en place de 5 radars au Royaume-Uni, au Massachusetts, au Groenland, au Dakota du Nord et en Alaska

 

l'acquisition de quelques nouveaux intercepteurs pour renforcer les sites d'Alaska et de Californie

 

 

 

Ces recommandations sont beaucoup plus faciles à implémenter et beaucoup moins coûteuses que le programme envisagé par l'OTAN. L'acharnement que met celle-ci à poursuivre aveuglément la mise en place de son bouclier sans tenir compte des avis divergents ne peut que témoigner, quoiqu'elle en dise de sa volonté d'annihiler les menaces émanant, non des « états-voyous », mais de ses adversaires russes et chinois.

 



12/05/2012

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