NOUS MENTIRAIT-ON II

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Les juteuses affaires de la Banque Rothschild en France

Plus de deux siècles après que son aïeul Mayer Amschel Rothschild ait envoyé ses fils à Paris, Londres, Naples et Vienne afin de mettre la main sur le système bancaire en Europe et d’établir la fameuse dynastie, David de Rothschild est sur le point d’achever le processus inverse, et de réunifier l’entreprise familiale sous domination de la branche française. Et ce n’est pas François Hollande qui objectera.

Le président du Groupe Rothschild a rassemblé les actifs français et britanniques de la famille au sein de l’entreprise Paris Orléans, une holding contrôlée par la branche française des Rothschild qui regroupe leurs participations dans diverses sociétés pour en assurer l’unité de direction. Il s’agit là de la dernière étape d’un processus commencé en 2003 d’intégration de la branche anglaise de la banque d’affaire, NM Rothschild & Sons, à la branche française, Rothschild & Cie. Depuis 2007, date à laquelle Evelyn de Rothschild, le cousin britannique de David, à vendu ses parts sans oublier dans léguer un tiers à ses progénitures, la branche française de la famille détient désormais la majorité du Groupe Rothschild.

 


Au 19e siècle, les différentes branches de la Maison Rothschild prospéraient par un partenariat européen souple qui finançait Etats, entreprises et armées à travers le continent. Néanmoins, la réorganisation mise en place par David de Rothschild se veut comme une stratégie d’adaptation au monde actuel, dans lequel un groupe bancaire ne peut plus opérer comme un réseaux de fiefs régionaux sporadiquement coordonnés. Comme l’affirme une source proche de la famille « Afin d’améliorer les performances du groupe, nous devons l’amener sous un même toit ».

 


Si cette décision permet d’anticiper une nouvelle régulation britannique qui prévoit de renforcer le contrôle des activités bancaires, l’objectif principal est davantage d’asseoir une fois pour toutes l’emprise de la dynastie sur ses sociétés. Elle reflète la détermination de David de Rothschild de ne plus jamais renoncer au contrôle exercé par la famille, notamment suite au « traumatisme » qu’à causé chez lui la nationalisation de la banque française de la famille par François Mitterrand en 1982, évènement qui l’a poussé à créer l’établissement de gestion Paris Orléans la même année, qui acquiert le statut de banque quatre ans plus tard. Son père, Guy de Rothschild avait même déclaré à l’époque « Un juif sous Pétain, un paria sous Mitterrand ».

 


La nouvelle organisation structurelle de la compagnie sera celle d’un partenariat limité qui agit en tant que bouclier contre d’éventuels rachats en garantissant à la famille 57% des voies au conseil d’administration, et cela peut importe la taille de sa participation dans Paris Orléans, qui sera à hauteur de 48% après la réorganisation.

 


A noter que cette réorganisation va doubler la valeur marchande de Paris Orléans, la faisant ainsi passer de 550 millions à plus d’1 milliards d’euros, chose non négligeable.
Selon un banquier du groupe basé à Londres, « Il n’y a pas de domination française apparente, la reprise du contrôle s’est faite subtilement ». Il a aussi ajouté que les banquiers britanniques du groupe devaient toujours se battre davantage que leurs homologues français qui sont dans une position dominante dans leur pays, contrairement à la concurrence accrue à laquelle était soumise la branche britannique du groupe à la City de Londres. Selon lui, « Ils ont un business magnifique et ils le savent ».

 


Preuve en est que la branche française est depuis dix ans dans le top trois du classement des entreprises en matières de conseil en fusion et acquisition, alors que la branche britannique se débattait à la 8e place.

 


Le Groupe Rothschild a continué de générer des profits depuis le début de la crise. Au cours de sa dernière année financière, son bénéfice net à augmenté de 178,4 millions à 269,3 millions d’euros. Quant à Paris Orléans, si le bénéfice net de l’entreprise à baisser de 20% entre le 1er Avril et le 30 septembre 2011 en comparaison de la même période l’année précédente, il n’en demeure pas moins de 42,4 millions d’euros.

 

Pour conclure, notons que François Hollande vient de nommer en tant que que Secrétaire général adjoint de son cabinet présidentiel, Emmanuel Macron, énarque et banquier d’affaire arrivé dans la banque Rothschild & Cie en 2008, puis nommé associé-gérant en 2010. Contrairement à 1981, la banque Rothschild est donc immunisée contre tout risque de nationalisation, néanmoins entendrons-nous un jour le patriarche de la famille dire « Un juif sous Pétain, un décideur sous Hollande » ?

 

 



23/05/2012

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