NOUS MENTIRAIT-ON II

NOUS MENTIRAIT-ON II

Couple franco-allemand, Normalité ou « normalisation »?

 21 juin 2012

L'Allemagne et sa chancelière Angela Merkel ont le diffus sentiment d'être pris pour des saucisses par le nouveau président français.

Angela Merkel  maintient le cap dans son opposition à la nouvelle  équipe dirigeante française. Les euro-obligations dont personne ne sait précisément ce que recouvre cette expression dans la tête de Hollande vont avoir du mal à voir le jour: «La médiocrité ne doit pas devenir l'étalon.» Tel est le mot d’ordre de Berlin.

À quelques jours  de la rencontre de Rome entre Merkel, Hollande, Monti et Rajoy, une position commune en vue du sommet de Bruxelles de fin juin est désormais peu probable.

 

D’autant que le gouvernement allemand se sent assiégé et le vit mal. Hollande s’est engagé dans une opération visant à fédérer les  « partisans de la croissance » qui vont des gouvernements du Sud de l’Europe aux sociaux-démocrates allemands en passant par l’administration Obama.  Angela Merkel outrée ne cesse dès lors de dénoncer «le manque de solidarité européenne».

La chancelière a d’ailleurs décidé de répondre tous azimuts et de stigmatiser ses accusateurs. A l’occasion du G20 au Mexique, elle a l’intention de renvoyer les « comploteurs » à leurs responsabilités dans le déclenchement de la crise actuelle, Etats-Unis en tête.

 

 

Pompiers contre architectes

Le président Obama, qui inonde la planète de sa monnaie sans obtenir de véritable résultat en termes de croissance, n'apporte pas à ses yeux de réponse crédible aux problèmes qui se posent à l’économie mondiale. L'Allemagne estime ne pas avoir à subir les pressions et les critiques, considérant par ailleurs qu’elle fait des propositions sérieuses et de long terme.

 

C’est la vieille opposition entre les pompiers de Washington et les architectes de Berlin. Or les architectes, déçus,  se montrent agressifs car convaincus d’être incompris. Le document publié le mois dernier par la Chancellerie, visant à plus d'intégration européenne, n’a eu aucun écho sérieux à Paris. Premier pays contributeur au fonds de solidarité européen (FESF), sa participation ayant encore augmenté avec la défection de l'Espagne, à hauteur désormais de 33 %, l’Allemagne crie à l'ingratitude européenne, une ingratitude confortée par la duplicité française. Lassée d'être réduite au statut de payeur en dernier ressort de ce qu’elle considère être la gabegie du Sud,  l’Allemagne n’en revient pas de voir Paris prendre sans états d’âme apparents le chemin de la défense de l’endettement public supposé financer des « dépenses d’avenir ».

 

 

Querelle de budget

Pour Berlin, il serait temps que le président « normal » revienne à une certaine normalisation des rapports franco-allemands. Le traité de Maastricht  stipule que l'indépendance de la BCE sera respectée et que les États ne voleront pas au secours les uns des autres. Tout cela ayant explosé depuis le début de la crise, il faut mettre le holà. 

 

Le Bundestag va adopter le pacte budgétaire le 29 juin. Aux autres pays européens, à commencer par la France dont les échéances électorales sont désormais passées, d'en faire autant. Pour Berlin, le retour au réel s’impose. Finies les envolées lyriques sur le changement,  la  normalité quand elle est européenne et  franco-allemande doit s’appeler « normalisation », et en premier lieu « normalisation budgétaire ».

 

Mais nul ne sait à Paris et à Berlin si Hollande en son for intérieur d’ancien professeur d’économie à Sciences Po associe en matière de finances publiques normalité et « normalisation à l’allemande »….

source: Bakchich. info



21/06/2012

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